Parcours et parti pris stylistique
Formé aux Beaux Arts, longtemps au service du spectacle et de la scénographie en France et à l’étranger, puis décorateur fresquiste spécialisé dans l’application d’enduits à base de chaux, j’ai rencontré le public une première fois lors d’une exposition à Chambéry en 2010 ; un public séduit pas cette technique qu'il qualifiera d’originale; primé « coup de cœur » du public Salon de l'habitat 2010.
Le mortier que j’utilise, que le monde contemporain appelle « béton ciré », est fabriqué à partir de chaux, poudre de marbre, silice ou cendres. Mes couleurs sont des pigments naturels mélangés à l’eau. Sous l’effet de l’eau, le processus de « carbonatation » de la chaux (ou plus simplement quand le mortier tire avant de sécher), fixe définitivement les pigments dans la matière ; c’est cette technique qui, comme pour Lascaux ou les fresques de l’antiquité, pérennise l’œuvre. Le plus souvent appliquée directement sur les murs, j’adapte aujourd’hui cette technique sur de simples panneaux de bois.
Si la technique est dite « originale », le trait qualifié d’académique ou néoclassique, qui imaginerait qu’en plus des traditionnels pinceaux ou brosses, je termine généralement mes tableaux à coup de ponceuse;
Au risque de détruire l'équilibre formel de la figure, l'accident et le hasard se font aussi technique, car je souhaite révéler la matière autant que le sujet ou le dessin. Cette lutte entre la matière et mon obstination de peintre, devient un jeu. Je ne décide pas de ce jeu, mais je choisis d'y mettre fin à tout instant ou bien d'y revenir ! C’est un équilibre dans le chaos, la figure se fait abstraite ou la matière devient image. A mon sens le figuratif et l’abstrait ne sont qu’illusions ou simples projections du mental faisant croire à la beauté quand seule l’âme finalement s'exprime avec plus ou moins d’accessibilité .